je ne cligne plus des yeux, j’étouffe en leurs présences, je perds de la température aussi un peu, je me sens transparente et traverse le temps.
Elle se perdait dans le dédale de son imagination. La plus infime de ses pensées redonnait corps aux formes irréelles. Désormais, chaque instant était un signe de l’esprit de l’au-delà, elle en était sûre. Un peu désorientée, tout s’interprétait. Tout avait un sens… illogique.
La vie concrète, celle des petits riens, était soufflée à jamais par ces mirages tactiles.
Les fantômes ne cessaient de traverser son champ de vision, c’était l’intersection.
Chimères…
chaque soir,
elle les attend.
Devant la fenêtre, elle les regarde,
celles qui accompagnent les âmes vers l’autre Monde.
Le passage des morts entourés des fées.
Des « enterrements féeriques » qui font pousser l’herbe de son jardin…
Lui,
il avait disparu depuis deux mois, elle l’avait raté.
Et dans sa campagne, elle avait peu à peu quitté le réel conquise par ces présences…
Elle n’habitait plus seule.
Leave A Reply