Ce n’est pas de l’attente vraiment.
C’est une suspension.
Il respire à l’intérieur.
Il regarde par dehors.
La lumière accroche un coin de mur.
Le reste est flou. Comme toujours.
Il est photographe.
Ou peut-être l’a-t-il été.
Aujourd’hui, il regarde. C’est tout.
Le monde a basculé dans quelque chose qu’il n’arrive plus à cadrer.
Le bruit est constant, même en silence.
Des pixels, des voix, des coups de matraque, des images.
Il ferme les yeux mais ça reste là.
À l’intérieur.
Il prend des photos mais n’imprime rien.
Il fixe. Il retient. Il retarde.
Une forme de résistance : ne pas produire.
Ne pas ajouter.
Attendre.
Chaque jour, il observe de loin.
Le même lointain.
Contaminé peut-être, mais vivant.
Il note les variations de lumière.
Un langage secret.
Il a cessé de croire aux images qui veulent dire quelque chose.
Il cherche des images qui respirent.
Des images pour ne pas oublier que le silence existe.
Il attend.
Quoi ?
Un signe.
Un effondrement.
Une éclaircie.
Il ne sait pas.
Il est là.
Et c’est peut-être.
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