Je retombe sur ces images d’archives et retrouve cet autoportrait. Des images de recherches réalisées à une époque de transition. Transition grâce à la musique et la création.
Je tournais énormément d’images. Et le premier sujet qui m’était accessible pour explorer c’était mon corps.
L’objet corps. Les formes. La source du mouvement.
J’enregistrais comme quand on fait un croquis, comme quand on prend des notes. Je devenais mon modèle formel et parfois philosophique.
Que se passe-t-il dans l’instant quand on s’extrait de sa propre continuité ? Qui suis-je si je ne deviens plus qu’un sujet/objet ? Est-ce d’ailleurs un autoportrait ?
Je questionnais aussi énormément le quotidien. Ce côté brut et ordinaire, dont on doit dégager un sens, me fascinait. Mais le traitement narratif de ces interrogations s’exprimaient par la forme. Le traitement du son par exemple ne dépendait que de ce que je récoltais. La technique ne m’a jamais intéressé, c’est toujours les erreurs qui ont été les plus riches dans mon travail. La recherche formelle étaient tissées ce qui m’accompagnaient dans ma réalité quotidienne.
A voir ces images, je devais aussi être dans une période trouble. La question de la mort, du sens, m’occupait déjà l’esprit à cette époque. La futilité du monde, ses distensions mais aussi en paradoxe sa richesse, tout ça c’était une source d’inspiration. Je ne la percevais pas encore à l’époque mais un dialogue intérieur/extérieur m’habitait et avait une influence sur ce que j’allais devenir aujourd’hui.
Musique : Mat
Leave A Reply